Qui prend pays, prend l’épicerie

Qui prend pays, prend l’épicerie

L’acculturation alimentaire, vue de l’intérieur. Un texte de ma stagiaire en nutrition, Maria Miro.

Regarder un film a un autre goût quand on sait qu’il raconte l’histoire de vraies personnes. C’est pourquoi j’ai décidé de vous parler de mon expérience d’immigration, surtout en ce qui a trait à l’alimentation, et des défis et apprentissages que les immigrants rencontrent.

Qui suis-je?

Je m’appelle Maria Miro, étudiante en nutrition à l’Université de Montréal, une des plus que 50 000 immigrants accueillis chaque année par Québec. En arrivant au Québec, je me suis installée à Montréal, comme la grande majorité des nouveaux arrivants (74 %).

L’immigration est comme une deuxième naissance. On a besoin de s’ajuster en ce qui a trait à tous les aspects de notre vie dans la nouvelle société. Recommencer de zéro consiste à apprendre une nouvelle langue, s’intégrer dans une nouvelle culture, avoir un revenu pour payer les factures et se nourrir, etc. Alors la grande capacité d’adaptation et le contrôle du stress sont les clés pour pouvoir continuer.

L’acculturation alimentaire

En parlant de l’adaptation, avez-vous déjà entendu le terme « acculturation alimentaire »?
C’est la façon avec laquelle l’immigrant intègre les habitudes alimentaires d’un nouveau pays. En d’autres mots, pour moi, ce sont les changements dans mes habitudes alimentaires traditionnels suite à mon immigration.

Voici quelques aspects de l’alimentation au Québec qui sont différents de mon pays d’origine, la Syrie :

  • L’abondance de nourriture accessible à la population, des aliments frais et transformés, connus ou jamais vus, le nombre de marques présentes sur le marché, etc.
  • Plusieurs aliments traditionnels sont indisponibles ou ont un goût modifié.
  • L’abondance des repas pré-préparés, des desserts et des pâtisseries.
  • La grande consommation de protéines animales qui sont faciles à obtenir et moins chères.
  • Le changement dans l’horaire des repas.

L’immigrant peut soit bénéficier de cette abondance alimentaire, soit il peut avoir des effets négatifs à long terme. Cela dépend de la façon dont il intègre ces nouvelles habitudes alimentaires dans sa vie.

Les avantages de l’abondance alimentaire :

  • Certains immigrants arrivent au Québec avec des problèmes de santé, comme la carence et la malnutrition. Alors, l’adoption de cette diète nord-américaine peut corriger leurs carences.
  • Les immigrants ont la chance d’avoir accès à des repas multiculturels de plusieurs régions du globe.
  • L’abondance de nourriture nous permet d’avoir accès à des repas préparés de bonne qualité, ce qui nous permet d’économiser un peu de temps.

Les désavantages de l’abondance alimentaire :

  • L’alimentation nord-américaine est généralement riche en protéines, en lipides et en calories. De plus, elle est plus pauvre en fruits et légumes et en fibres que les régimes antérieurs de plusieurs immigrants.
  • Les immigrants vivent beaucoup de stress en continu surtout à cause du manque de temps et d’agent. Cela les encourage à manger plus d’aliments prêts et à manger et dans les restaurants.
  • Augmentation de taux d’obésité et de risque d’avoir des maladies chroniques.

S’adapter

En revenant à mon histoire personnelle, je trouve que la meilleure façon de s’intégrer est de préserver les saines habitudes alimentaires traditionnelles et d’adopter les aspects bénéfiques de l’alimentation en Amérique du Nord. Par exemple, maintenir l’habitude de manger des protéines végétales et de cuisiner des mets traditionnels santé. En même temps, profiter de la chance de manger des repas multiculturels et d’augmenter la variété des fruits et légumes.

Plusieurs organismes communautaires font des activités pour faciliter l’intégration des immigrants. L’un des outils utilisés est la cuisine collective. Elle a pour but de briser l’isolement, de faciliter l’apprentissage du français et de cuisiner des plats nutritifs multiculturels.
Voilà quelques organismes communautaires qui font de la cuisine collective : Le Dauphin de Laval, Centre Afrika, Airsom-prisme, 211 grand Montréal, le regroupement de cuisines collectives du Québec.

Finalement, oui, immigrer à un nouveau monde m’a demandé beaucoup d’efforts et d’adaptation. D’un autre côté, j’ai gardé une vision positive des choses et j’avais un plaisir de vivre et de découvrir. Cela a sûrement facilité mon intégration et m’a aidé à prendre le meilleur des deux mondes pour commencer ce nouveau chapitre de ma vie.

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